En conflit judiciaire depuis sept ans avec son ex-femme, et face au poids des charges, Abdellatif Merzaq, originaire de Fleurance, a fait le choix de demander l'asile au Canada. Un livre, retraçant ses difficultés avec la justice aux affaires familiales (A travers les ombres de la justice) vient de paraître.
Il y a peu de concessions dans ses propos. Abdellatif Merzaq a déjà trop donné : « j'ai payé trop, trop de choses que je n'aurais pas dû ». Des frais d'avocat, des frais kilométriques, des pensions alimentaires, mais aussi la fatigue, l'éloignement de ses filles et la sensation de se battre contre des moulins. Les moulins de la justice qui l'opposent depuis près de sept ans à son ex-femme, ou, pour Abdellatif Merzaq, du côté de son ex-femme. Engagé dans des procédures judiciaires dans les Bouches-du-Rhône, que sa compagne de l'époque et mère de ses filles a rejoint lors de la rupture, le Fleurantin a la sensation de se débattre en vain contre un système. « Les juges et les lois ça me fait pas peur » chantait Daniel Balavoine dans Mon fils ma bataille, qu'Abdellatif Merzaq reprend à son compte sur sa page facebook (Mes filles ma bataille). Sans en avoir peur, il s'estime aujourd'hui condamné à l'exil au Canada, face à des charges qu'il n'est plus en mesure d'assumer : « on a continué à m'enfoncer encore plus jusqu'à me retrouver au tribunal pénal parce que je ne paye pas une pension astronomique que je ne peux pas payer, je n'ai pas les moyens pour. Elle a été calculée en fonction des fausses déclarations données par madame à une juge. Vous voulez que je fasse quoi ? Que je devienne un voyou, que j'aille braquer une banque pour payer ce que je dois ? ». Ces « faux » sont au cœur des vaines protestations du Gersois expatrié, qui déplore le manque de considération des tribunaux pour son cas.
Mariage gris, zones grises dans le traitement judiciaire ?
Avant de prendre la direction du pays à la feuille d'érable, Abdellatif Merzaq a multiplié les aller-retours entre Fleurance et la région marseillaise pour voir ses filles. Une situation provoquée par le départ impromptu de son ex-compagne après quatre ans de mariage, un « piège » qui se referme. « Je me suis fait avoir depuis le début de ce mariage, qui était un mariage gris. Vous avez une demoiselle qui vous fait les yeux doux, qui vous promet monts et merveilles. Une fois mariés vite, vite des enfants, et une fois que madame a eu la nationalité française, envolée ! ». Il n'en démord pas, son ancienne épouse ne s'est entichée de lui qu'à des fins administratives, le tout en profitant d'un système de manière indue. « Elle est encore propriétaire de sa propre pharmacie au Maroc où elle n'est jamais, mais l'argent qui y est gagné lui revient bien. Par contre elle vit en France grâce à toutes les aides sociales possibles et imaginables qui existent ».
Une situation inique qu'Abdellatif Merzaq déroule dans son livre, en écornant l'image de la justice aux affaires familiales :
Après avoir entrepris une marche de 700 kilomètres pour rallier Paris et le ministère de la Justice, « qui n'a servi à rien », le Fleurantin a donc mis les voiles pour le Canada. Une terre des possibles qui n'a pas fait de cadeaux au nouvel arrivant, déjà en délicatesse avec les instances étatiques hexagonales : « j'ai galéré pendant quatre mois à ne pas gagner un sous, à essayer de survivre le temps d'essayer de faire quelque chose au niveau légal et administratif et pouvoir m'organiser. J'ai été à la limite du SDF ». Désormais plus loin que jamais de ses filles et des tribunaux français, Abdellatif Merzaq reste déterminé à continuer le bras de fer : « j'espère que ce livre va faire ouvrir les yeux à certaines personnes sur Marseille. Je continue, même de loin je n'arrêterai pas ».